Descente du ruisseau de Raffenot (Châteauvieux-les-Fossés)

Posted by on 31 Déc 2012 in Actualités, CR, Photos | 0 comments

Descente du ruisseau de Raffenot (Châteauvieux-les-Fossés)

Sortie canyon au ruisseau de Raffenot (Châteauvieux-les-Fossés)

Vendredi 28 décembre

Avec Thomas (ASCR), Séverine (initiée), Manu (SCMO)

TPC 3h30

Les clichés en ligne sur PICASA

Un projet d’initiation canyon ou spéléo se profilait depuis quelques semaines, et trouve sa concrétisation ce vendredi au coeur des vacances de Noël. C’est aussi l’occcasion de se décrasser après les bombances familiales de Noël.

Yvan, bien partant mais pas bien portant en ce jour, ne peut malheureusement se joindre à nous, et 2 autres personnes souhaitant découvrir ce monde particulier se désistent. Au passage, grand merci à Yvan qui avait proposé le prêt d’une combinaison de grande taille, mais qui n’a pas servi ; je garde l’idée pour une prochaine fois avec une organisation anticipée !

Thomas et Manu devant la C25

Cette équipe réduite ouvre d’autres possibilités. Des niveaux d’eaux élevés mais pas démentiels, une tendance à la décrue, ainsi que l’envie de Thomas de découvrir Raffenot, nous décident à filer vers Châteauvieux-les-Fossés pour y déposer une voiture.

Après un équipement conscienceux pour éviter de trop subir le froid, nous nous engageons dans le canyon. Le ruisseau coule correctement sans être inaccessible, avec environ 200 l/s.
Séverine bénéficie d’une formation et de manipulations répétées quant à l’utilisation du descendeur -en imperdable-, et mémorise les consignes de sécurité et de progression sur corde ou dans (ou sous !) l’eau.

Les 2 premières cascades sont assez larges et permettent une descente dans l’eau.

J’accompagne Sévérine côte-à-côte pour les 2 premiers ressauts, chacun sur un brin. L’idée est sympa pour prendre pied et confiance. Au milieu du 2° ressaut, elle glisse en essayant de trop s’écarter de l’eau, et se retrouve par pendule sous la cascade. Je débraye et elle se retrouve un mètre plus bas dans la vasque : bien rincée mais souriante. Cela s’appelle un baptême, au sens propre !

Le 3° obstacle d’une dizaine de mètres présente un sacré resserrement au départ de la cascade, qui doit être bien sympathique à traverser dans le bouillon. Les parois et le jet s’élargissent immédiatement et en plein vide, la cascade ne présente donc pas de risque majeur de progression. Malgré tout, histoire de ne pas trop tester les capacités aquatiques de Séverine, je pars équiper une main courante pour une descente sur arbre, lointaine et hors cascade. Thomas et moi, avec nos réflexes de spéléo bien appliqués, purgeons gravement le départ, et nous descendons donc 2 gros troncs en (dés-)équilibre au dessus de la descente. La voie est libre.

Le petit instant où il faut ‘basculer’ dans le vide titille Séverine, qui hésite à se lancer. Je la rassure en l’assurant que c’est bien cet instant-là que je recherche aussi, moi ! Ce mélange d’excitation, d’appréhension et de libération mêlée…
Les frottements sont gérés efficacement du haut. Les réflexes ont la vie dure et tant mieux : 1 rappel = 1 débrayable !

On arrive ensuite sur la cascade de 30 m, avec un beau palier pour fractionner au 1er tiers.

L’équipement en bordure d’eau à mi-hauteur ne permet pas une descente confortable ni un relais serein. Thomas et moi, en gentlemen que nous sommes, choisissons de poser un relais sur un arbre à 2m du flux, et donc de faciliter grandement la descente. Le terrain est idéal et facile pour adapter l’équipement : des arbres partout, des accès aux 2 rives aisés à chaque obstacle.
Le jet de flotte part à l’horizontale après le palier, et la descente se fait donc à côté et sous le jet, sauf pour les 2 ou 3 derniers mètres où l’on rejoint la cascade. L’ambiance et les embruns sont impressionnants mais faciles à gérer : un vrai plaisir lors de la descente.

Thomas équipe la main courante finale

Une partie marchée permet ensuite de profiter des jolis déchets, balancés par des citoyens respectueux du milieu naturel, depuis la route surplombante. Nous en profitons pour nous réchauffer, car même si le temps est doux, l’eau finit tout de même par nous arracher quelques calories.
Un petit étroit très court mais chaotique, très émulsionné, s’évite alors bien en rive gauche. La sortie permet de jouer dans la vasque d’arrivée et d’appréhender le concept de contre-courant et de cascade qui ‘rappelle’.

On s’approche de l’apothéose finale : une zone de plus en plus encaissée mais jamais bloquante, qui débouche sur un majestueux jet de 50 m plein vide ! Avec Thomas, nous installons 2 ou 3 mains courantes improvisées pour assurer la progression très à l’aise de Séverine, qui avance avec le sourire et sans peine dans la petite gorge. J’adore ce passage qui nous prépare au grand saut…

Une dernière main courante sans danger, mais assez impressionnante avec ce débit, nous conduit au relais en bordure de jet.

Le départ est beau, peu technique mais en lisière du grondement assourdissant des paquets d’eaux qui s’écrasent 50 m plus bas. Sensations garanties !
Séverine continue à poser des questions pertinentes à souhait : « que se passe-t-il si je glisse : je tombe en bas ? » ; « Il faut vraiment que je lâche la corde de la main courante ? » ; « Pour descendre, c’est obligé de passer par là ? ».
Évidemment, j’exagère. Mais à peine ;-).
Après un petit échange qui a dû être rassurant, Séverine s’engage sur la corde de descente, modifiée par une déviation évitant largement le jet lors de la descente.

Thomas contre-assure, ainsi que depuis le début du canyon, et tout s’enchaîne : elle dépasse la lèvre de la cascade, puis bascule sans heurt en plein vide. Son visage s’éclaire lorsque le fil d’araignée glisse sans contrainte dans son descendeur, puis elle engloutit en quelques secondes les 50 m de vide tandis que je débraye la corde petit à petit. Il faut bien atténuer les frottements de ce bon calcaire abrasif !

À mon tour de tout nettoyer et de filer rejoindre mes compères un peu plus bas. Lors du déséquipement de la main courante précédente, je dois faire passer un des 2 kits là où il ne faut pas… et j’ai un petit doute sur le futur déroulé de la corde lors de la descente : je pressens la merdouille.
Je décide alors qu’il vaut mieux être attendu un peu plus par les 2 amis, plutôt que de devoir me dépêtrer d’un possible pataquès suspendu à 40 m de haut, en bordure d’une cascade rugissante le tout avec 2 kits aux fesses. Je sors tout, déroule proprement, love avec amour ma corde de rappel… et tombe sur un vrai nœud pas sympa. Ouf, je débrouille l’embrouille dans l’instant.
Je note pour plus tard dans un coin de ma tête de toujours écouter mes pressentiments !
J’installe, pour faire bonne mesure, un kit vide sur la corde de rappel, afin de supprimer le frottement de la corde sur le surplomb un peu trop aigu du départ.

Les 3 aventuriers

La dernière descente…

Dès cet instant, je quitte le monde réel pour entamer ma descente, vertigineuse au sens littéral du terme.
Les sens en alerte, débordant d’émotions fortes, le tout dans une fluidité lucide et efficace.
Moment bref et intense où tout se concentre : l’attention à la corde qui doit se dérouler sans accroc, les frottements à gérer lors du passage du bombé, le plaisir du regard qui voltige… Un Ici et Maintenant difficilement descriptible mais mémorable, qui se termine par une explosion de joie lorsque la corde saute dans le descendeur, 50 cm au-dessus de la vasque « comme à l’école ».
Tout est parfait en cet instant, même le fracas de la chute d’eau contre les rochers, et la force des embruns qui me poussent hors de la cascade vers Séverine et Thomas, qui ont dû avoir bien froid en m’attendant !

Ne reste plus qu’à tirer sur la corde de rappel… qui a bien voulu descendre après l’installation d’un petit palan à la mode du spéléo-secours.
Sortie du canyon par le sentier de promenade ramenant à Chateauvieux, pour se retrouver autour d’un pic-nic typique du Haut-Doubs, offert par Thomas.

Excellente journée… Merci à tous les 2 de ces moments construits ensemble.

[gallery link="file" columns="7"]

 

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.